Quand ? Mercredi 08.05.202414:00

Paysages variés

Où ? 53, rue Grande-Duchesse Charlotte, L-7520 Mersch Art, culture & littérature

Raymond Clement, Paul Bertemes

FR

Photographier, veut dire voir.
Apprendre à voir, transmettre aussi ce que l’on a vu.

De nos jours encore, la photographie est facilement associée à la documentation de la réalité. Pourtant, la photographie est bien plus que cela. Elle est devenue depuis longtemps un médium artistique qui, comme toutes les formes d'expression dans la création artistique, permet une grande liberté dans la conception - à condition que l'auteur maîtrise l'aspect technique de sa démarche.
En fait, ce n'est pas l'appareil photo qui crée l'image, mais le photographe qui manie l'appareil. Et puis, il y a le traitement de l'image prise - la technique de la chambre noire et/ou les processus de traitement numérique - autant d'outils à maîtriser pour transformer ce que l'on voit en image.

Le photographe luxembourgeois Raymond Clement est un artiste photographe qui a déjà parcouru un long chemin sur cette voie, et qui a développé - et continue de développer - son style par un travail conséquent et continu.

Dans la photographie de paysages et de structures naturelles de Raymond Clement, il s'agit de "voir la terre" dans le meilleur sens du terme. À savoir une observation précise de l'espace, de la lumière, de la structure, du rythme, de l'ambiance, du silence, du mouvement, de la proximité, du lointain. Finalement, s’agit de l'interprétation personnelle  du macro- et microcosme. La démarche photographique qui en résulte est guidée par la précision du regard qui, associé aux sensations internes de l’auteur, lui permet d’élaborer son monde artistique.

L'air, l'eau, la terre et le feu constituent pour Raymond Clement une sorte de recherche visuelle fondamentale. Les paysages volcaniques, l'influence de la lumière du soleil, les plantes agitées par le vent, les structures terrestres, le ciel et les nuages, les veines des pierres et du bois, la croissance organique... sont autant d'éléments qui composent ses photos paysagistes.

Il n'est guère surprenant que le photographe fasse volontiers référence au grand peintre des débuts du romantisme allemand, Caspar David Friedrich (1774-1880). Avec son tableau « Mer de glace » notamment, ce maître de la composition a jeté les bases d'une nouvelle conception artistique ouverte de l'espace naturel, une vision qui va bien au-delà d’une « simple » 'observation documentaire.
La célèbre phrase de Caspar David Friedrich : "Le peintre ne doit pas seulement peindre ce qu'il voit devant lui, mais aussi ce qu'il voit en lui. S'il ne voit rien en lui, il s'abstiendra aussi de peindre ce qu'il voit devant lui" est en parfaite adéquation avec le narratif artistique de Raymond Clement.

Dans toutes ses photos ayant trait à la nature, il traque avec un sens précis de l'observation et une sensibilité personnelle prononcée les figurations naturelles, mais aussi les traces qui témoignent de l'intervention de l’homme dans son quotidien. Ce que le photographe voit, ce qu'il vit, il le condense en images pleines de tensions, mais toujours harmonieuses.

Bon nombre des œuvres de Raymond Clement ressemblent à des extraits concentrés de grands scénarios naturels qui sont transformés en unités picturales graphiques. L'accent n'est pas mis sur le grandiose, mais plutôt sur l'absence de prétention dans son vocabulaire artistique souvent minimaliste. La simplicité est la reine de l'art, disent les grands artistes.
Toutes les œuvres de Raymond Clement naissent donc d'un dialogue intense avec la nature. Elles sont des synthèses de ses connaissances dans les domaines de la forme et de la couleur, de la perfection technique et de sa sensibilité visuelle. Nous sommes donc bien loin de toute photographie de « carte postale ».

La frontière entre macrocosme et microcosme disparaît, le monde peut se refléter dans les veines d'un rocher ou d’un petit caillou.
Une telle démarche demande au photographe d’explorer les « choses » dans leur intérieur profond, d’accéder à leur essence, à leur âme.
Le sculpteur sur pierre sarrois Paul Schneider disait : « On ne comprend une pierre que si on le veut ». Selon lui, il ne s'agit pas seulement d'une approche intellectuelle ou visuelle, esthétique. « Il faut aussi ressentir la pierre ». C'est précisément le chemin que Raymond Clement emprunte dans sa démarche, tout en questionnant de manière critique son propre travail de photographe.
 
Paul Bertemes, mediArt
Commissaire de l'exposition
(Texte traduit de l’allemand)
Dates des prochains événements
Jeudi 09.05.202414:00
Vendredi 10.05.202414:00
Samedi 11.05.202414:00
Dimanche 12.05.202414:00
Lundi 13.05.202414:00
Mardi 14.05.202414:00
Mercredi 15.05.202414:00
Jeudi 16.05.202414:00
Vendredi 17.05.202414:00
Samedi 18.05.202414:00
Dimanche 19.05.202414:00
Lundi 20.05.202414:00
Mardi 21.05.202414:00
Mercredi 22.05.202414:00
Jeudi 23.05.202414:00
Vendredi 24.05.202414:00
Afficher toutAfficher moins
Veillez à activer les cookies au cas où vous ne verriez pas ce contenu.

Lieu

Adresse: Mierscher Kulturhaus
53, rue Grande-Duchesse Charlotte
L-7520 Mersch
Afficher sur la carte